Rdv du 10/12

Vendredi, j'ai rdv avec David à 11 h 15. J'ai fait en sorte que ma séance de sport soit intense pour avoir mon quota acceptable mais j'avoue que ça m'a beaucoup fatiguée. C'est pas grave, ça m'a aussi permis de pouvoir soigner mon apparence.
J'arrive pile à l'heure pour mon rdv, je m'installe en salle d'attente car David est encore occupé avec un patient. Il rejoint son bureau quelques minutes plus tard. Nous nous saluons de loin comme d'habitude et à mon plus grand désespoir. Il recommence son rituel à réfléchir à voix haute et je me joins parfois à son monologue. Je trouve ça mignon.
Le patient quitte le cabinet alors je prends sa place dans la salle de massage. David me suit, il déroule le papier sur la table pendant que je commence de me déshabiller puis sort de la pièce. Je termine de quitter mes affaires inutiles et m'allonge. David revient et se place débout près de moi. Il baisse largement le bas de mes vêtements et coince un papier dans ma lingerie. Je l'entends frotter énergiquement ses mains l'une contre l'autre : ses mains sont froides, je m'attends à sursauter sous l'effet de la fraîcheur mais non. Il examine ma colonne, je souffre au niveau des lombaires, mon nerf crural s'est réveillé ces derniers temps, pas aussi fort qu'à certains moments mais bien assez pour m'embêter. C'est aussi douloureux en haut des dorsales. Je ne manque pas de me plaindre ouvertement, je gémis quand il appuie sur les endroits qui me font souffrir.
Il prend de la crème entre ses mains et celles ci plongent directement sur ma peau. Il commence par prendre soin du côté gauche. Ses gestes sont lents mais très prononcés. J'ai mal mais je trouve un certain réconfort en pensant au fait que David s'occupe de moi. Nous discutons de nos dernières nouvelles et des projets éventuels pour le week-end prochain.
Après ça, il change de place et s'assoit tout contre ma cuisse droite. Sa main fait de longs va et vient de mon épaule jusqu'à mes lombaires jusqu'à ce moment fatidique : le massage de la hanche. Mon corps relâche instantanément toute tension, mon visage et mon profond soupir expriment clairement l'émotion qui me traverse. Sous mon masque, je me mords la lèvre inférieure et un désir fou envahit tout mon être. Il y a déjà un long moment que nous n'avons pas échangé un seul mot. La situation est presque trop belle pour être vrai. Ses gestes sont tellement doux et affectueux que je suis au comble de l'enchantement. "Encore, encore" me souffle ma petite voix intérieure. Il ne manquerait plus qu'un baiser délicat déposé sur ma clavicule. L'atmosphère est si suave. Je sais que David va bientôt briser ce silence et que ma rêverie va s'arrêter net... Il n'en sera finalement pas question. Il termine son travail en auscultant une dernière fois ma colonne puis se relève. Nous échangeons quelques mots quand il m'équipe du tens. Il met en route l'appareil et surveille mes réactions. Je gémis à nouveau sous l'effet de la douleur. Sorti du contexte, la façon dont je m'exprime pourrait être tendancieuse lol
Après ça, il m'abandonne un moment pour soigner le patient d'à côté. Pendant ce temps, je me balade sur Instagram et fais quelques Snap pour parler de mon ressenti sur cette séance. Je ne vois pas le temps passer et oups... Je suis prise en flagrant délit de Snap lol
La porte s'ouvre, je croise les yeux de David et cache mon téléphone dans la précipitation.

" Tu faisais quoi ?
- Absolument rien, balbutiai-je en rougissant
- Ouh c'est quoi ces mystères ?
Je pars en fou rire incontrôlable, je suis incapable de répondre quoique ce soit.
- Maintenant je vais t'appeler Lilie la mystérieuse
- Non c'est pas moi ! J'ai rien fait !
- C'est pas moi non plus !

David m'a retiré l'appareil et a baissé le table de massage. J'en descend alors qu'il quitte la pièce. Je remets mon pull, je sursaute quand il revient quelques instants plus tard. Ça, c'est inhabituel. Essaierait-il d'enquêter sur mes cachotteries ?
Il retire le papier qui couvrait la table et ressort. Je termine de me rhabiller et, quand je suis prête, je sors de la salle. Je remercie et salue David au passage. Il prend soin de marquer un temps d'arrêt avant de retourner travailler pour me lancer :
"À la prochaine... Et arrête de rigoler !"
Je lui réponds alors
- Non non c'est pas moi.
Non sans une certaine espièglerie dans ma voix.